"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant où l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses" (Milan Kundera, La vie est ailleurs)

vendredi 4 juin 2010

Jonas, moi et les chiens

Je voudrais rendre un hommage canin
À nos amis les chiens, éternels vagabonds
Qui nous ont suivis sur ces interminables chemins.
Dans chaque pays que nous traversons,
Pas un jour ne s’épuise sans qu’un cabot ne nous emboîte la patte.
Parfois un vieux boiteux, parfois un jeune fou ou bien quatre.

Noyons nous dans une foule bien immense, voilà, avec tous ces gens
Mélangeons nos odeurs avec celles des passants.
A quoi bon c’est nous qu’ils suivront. Ils nous suivront, ils nous suivent...
Chiens puants, chiens jaunes, chiens des quais, chiens de la casse, générations de chiens... Je crois que nous puons.

Une troupe de poils nous colle aux semelles au milieu des Moais, épouse nos zigzags, traversent nos rues, langues pendantes.
Au seuil d’une église patients et pieux ils patientent.

Un chien noir nous adopte sur la plage rose d’Anakena entre cent baigneurs.
Sur les crêtes, le long des falaises, nez tendu, en tête de peloton il s’improvise éclaireur.
Brave et fier, il nous montre le chemin, jusqu’à la ville chassant les taureaux qui apprécient peu que l’on traverse leur terrain.

Et que dire de ce chilien chien sur les routes de Valparaiso, aboyant toute personne qui nous croise sans dire mot?
Alors souvent on s’arrête au milieu du chemin: “ça suffit chien, fous le camp!” sans être non plus méchant.
Maintenant on salue les chiens: “Comment vas-tu chien?”
Il est devenu notre compagnon de voyage.
Alors quand on voit des gens qui passent sans même remarquer les chiens, on a honte pour leurs parents et les parents de leurs parents.


PS: Ce texte n´a pas d´explication particulière mais je cède à Jonas qui m´a demandé de le publier. C´est son préferé. Il me supplie de le lui lire au moins une fois par semaine

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