"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant où l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses" (Milan Kundera, La vie est ailleurs)

samedi 30 janvier 2010

Fraternite indienne

Le soleil vient de disparaitre derrière une dune. Assis sur les couvertures colorées je plonge mes pieds dans le sable encore chaud, seul témoin de cette journée brulante, passée à chasser l’horizon.

Bientôt le froid figera le desert du Thar. Lilou et Pilon, nos deux guides s’attèlent a preparer le souper. Avec Jonas, nous cassons les branches sèches et grouillantes de vers que nous avons trouvées ici et la sur notre chemin.

Le Dahl, plat épicé à base de choux, de pommes de terre et de riz est prêt et servi dans nos assiettes métalliques. Le traditionnel Chapati accompagne ce met du pauvre.
Depuis ce matin, nous sommes seuls avec eux, les 6 autres touristes: anglais, americains, japonnais et néerlandais avec qui nous étions ont choisi de ne passer qu’une nuit dans le desert. Vivre un sommet du G8 en plein désert fut une expérience intéressante mais nous sommes heureux de retrouver notre solitude commune et de la partager avec deux indiens.
Autour du feu, nous échangeons sur nos modes de vie, sur nos vies elles-mêmes.




Lilou a 22 ans. Piron 26. Ils en font dix de plus. Piron a deux enfants âgés de 3 et 6ans, Lilou se marie le mois prochain et n’a jamais vu sa promise.
Ils ne savent ni lire ni écrire, connaissent des brides de phrases dans plusieurs langues, taillees sur mesure pour le touriste, et dont ils ne connaissent parfois meme pas la signification.
Ces deux amis d’enfance sont des “intouchables”, des “parias” c’est à dire au plus bas de l’échelle des castes. Au sommet, les Brahmanes, seigneurs ou religieux par naissance, sortis de la bouche de Brahma.
Le cosmos decide et ordonne. Drôle de démocratie qui a su conserver cette tradition ancestrale.
Nos conceptions occidentales, teintees d’une arrogance certaine, se heurtent sur de nombreux sujets contre le mur culturel qui nous sépare.
Socialement, ce n’est pas un mur mais un monde qui nous éloigne. Ils gagnent 1000 roupies par mois, soit environ 15 euros. L’été, la chaleur insupportable rend les expeditions dans le desert impossibles. Alors ils vont casser des pierres, pour 500 roupies…
Jonas écrit sur le sable son salaire, converti en roupies. Les zeros s’enchainent sous leurs regards médusés.
"Regarde leurs têtes" me souffle Jonas. Un silence s’installe. Puis Piron montre une étoile, la bonne étoile de Jonas. " No, it’s not normal, it’s unfair"
La lune illumine l’océan de sable. Les silhouetes de nos dromadaires, immobiles, decoupent la nuit indigo. Jonas s’est éloigné au sommet d’une dune, écœuré.
" Jonas! Viens! Ziva ! viens! Jonas! Bouze ton ciou ! " crient en cœur les deux chameliers. Il revient en se marrant. Autour du feu, nous les écoutons chanter d’une voix bouleversante des chants traditionnels, rythmes par les percussions des bidons d’eau. Ils nous enseignent ensuite un jeu traditionnel sur le sable, semblable aux dames. Nous rions. Ces moments de fraternité ont un gout d’éternité.
"Il n’y a pas d’amis, que des moments d’amitié>" disait Jules Renard.
Nous ne les reverrons certainement jamais. Mais ce qui est certain c’est que l’amitié n’a pas de géographie.

dimanche 24 janvier 2010

Comme une partie de cricket...

Nous sommes a Pushkar, ville sacree, ville blanche, lovee autour d'un lac, encerclee de collines. Les indiens y viennent en pelerinage. Tres vite on se sent bien a Pushkar. Le temps semble s'ecouler plus lentement, la vie y est simple et saine. Ici , pas d'alcool (n'en deplaise a Jonas) pas le droit de marcher chausse autour du lac, et la ville s'eteint subitement a 23h.



Nous avons randonne dans les montagnes, jusqu'au temple de Brahma, puis dans notre elan, nous avons marche sur les cretes avant ... de nous perdre l'un l'autre evidemment.

J'ai donc devale le flanc a pic de la colline, comme j'ai pu... rebroussant chemin devant un taureau peu enclin a me laisser passer sur ses terres, avant d'arriver en bas sur une aire de parking ou des enfants jouaient leur coupe du monde de cricket.

Tres vite je les rejoins. Ils m'invitent a leur partie. Entre les rires et les encouragements je les filme <<>> Ils sont surmotives.



Je joue avec eux quelques temps avant de regagner Pushkar a pied, traversant les rues cachees de la ville, decouvrant la vraie Pushkar, belle et blanche, silencieuse, lumineuse; me laissant griser par le lymbirinthe des ruelles, entre les vaches et les chiens jaunes, circulant sous le regard des femmes qui discutent depuis leurs fenetres.



Plus tard, en arrivant au stade de la ville, je verrai le vrai cricket. Ici que des hommes, aux visages concentres.

mercredi 20 janvier 2010

First days in India

Arriver en Inde, c`est indeniablement arriver ailleurs. C`est vivre, en franchissant le seuil de l`aeroport, un choc culturel, un bouleversement visuel.
Perdu au milieu de la foule, je vis mes premiers instants en Inde, dans un monde d`impressions et de sensations, plus deroutantes les unes que les autres...
Les sons et les couleurs se melent, envahissent et bousculent mes pensees.

Arriver en Inde, c`est un choc visuel, surtout lorsque Jonas Vaillant vient vous accueillir, malgre sa route, malgre mes doutes... Decouvrir dans la maree humaine un vieux gars barbu, brandissant une pancarte sur laquelle apparait mon nom en gros, accompagne de qques inscriptions suspectes, c`est biensur un soulagement mais egalement un avant-gout de ce que ce voyage reserve comme surprises...






J`ecris ces lignes de Jaipur, ville rose du Rajasthan, ville envoutante dans laquelle en quelques heures seulement, nous nous retrouvions emportes malgre nous dans un mariage, dansant au milieu de la foule et des musiciens avec le pere du jeune marie; avant de tomber un peu plus tard, au detour d`une rue, sur un elephant, circulant emtre les voitures et les klaxons...

Nous avons passes qq jours a Delhi, ou se croisent vaches et citadins, mendiants et hommes d`affaires; ou l`encens pique les narines,les couleurs eblouissent et enivrent; ou la misere et l`insalubrite ont atteints leur paroxysme...
Tres vite on se sent depasse.. Le soir les rumeurs de la rue s`effacent, alors Jonas me dit. C`est diiiiingue ce pays!




D'autres photos sont disponibles en cliquant sur le diaporama à droite!

mercredi 13 janvier 2010

Carnet de voyage.. Action!

Bienvenue à tous sur notre blog. Vous pouvez désormais suivre notre parcours, parfois en images, et nous laisser vos commentaires, vos idées, vos poèmes, vos chants lyriques à notre gloire.

Jonas est parti depuis le 05 novembre. Il a déjà vécu une fabuleuse aventure humaine, de Naples à Shangai, en passant par Pompei, Istambul, la Russie et la Mongolie. Oenologue improvisé dans la 3e classe couchette du transsibérien, sauvé des eaux glacées par des suédois, éleveur d'un jour dans les steppes Mongoles, c'est déjà un vieux routard.
Je le rejoins en Inde dans quelques jours. Habitué à -15°, il est content de retrouver une chaleur véritable, autre que celle de la Vodka poivre. (je parle du soleil évidemment, pas de mon corps).

Notre parcours figure sur une petite carte que je vais bientôt joindre au blog.

A bientôt!